Spiga

La censure change de camp ?

Article paru sur le journal Tunis Hebdo - Rubrique Webdo

Un juge a ordonné à l'ATI de censurer les sites pornographiques en urgence. Un moindre mal a été choisi pour « protéger » nos enfants traumatisés sans chercher à savoir que ce n’est pas l’objet de la censure (site X) qui pose un problème mais la censure tout court et la façon subjective avec laquelle a été prise cette décision.



La jeunesse tunisienne est en danger !

Tout a commencé avec cette plainte déposée en mai par trois avocats contre l’ATI afin de bloquer l’accès aux sites pour adultes et qui « présentaient un danger pour la jeunesse et étaient contraires aux valeurs musulmanes ».

L'ATI avait alors fait appel du jugement. « Je ne veux plus filtrer les pages web et je ne veux plus avoir des équipements de censure chez moi », avait déclaré le PDG de l'ATI, Moez Chakchouk, lors d’une conférence de presse.

Cette décision de la justice s’apparente plus à une atteinte aux libertés individuelles et à la propriété intellectuelle. Les solutions techniques pour limiter l’accès au web par les enfants sont disponibles aussi bien en ligne que chez les fournisseurs de services Internet. Il fallait juste formuler une demande et faire un effort de sensibilisation chez les parents.

On se pose aussi la question de savoir comment le juge a pu rendre son jugement sans se baser sur une étude médicale qui montre, comme le veut faire croire la partie plaignante, que les sites X pouvaient avoir un effet néfaste sur l'état mental des enfants.

Et puis tout devient facile quand le jugement se fait par contumace et donc absence des arguments de la défense et que le juge se prend pour le défenseur suprême de la morale publique et de l’éthique sociale au lieu de se baser sur des fondements et des articles de loi.

Avocats mousquetaires et réelle hypocrisie

Partant du principe que c’est le web qui est libre et que c’est aux FSI de fournir des services de limitation d’accès à certains sites pornographiques ou autres, on se retrouve dans une situation invraisemblable. Encore plus bizarre après la révolution et le concept « Open Governance » qui sera appliqué par 3 ministères d’ici le 23 octobre et qui préconise une transparence totale quant à la publication des données et un accès à toute information.

Doit-on donc interdire les paraboles ? Refuser toute nouvelle demande de station radio ou chaîne télé qui pourrait présenter un danger pour la jeunesse et être contraire aux valeurs musulmanes décidées par 3 avocats et 1 juge ? Va-t-on interdire les pauses publicitaires interminables du mois de ramadan qui visent les enfants et leurs facultés à harceler leurs parents ?

Ne serait-il pas plus intéressant d’ouvrir le dossier ô combien important de l’éducation des jeunes et moins jeunes, dans les foyers mais aussi dans les écoles ?

Du tac au tac

Le 13 juin, le juge de la Cour d’appel refuse la demande de l’ATI concernant la suspension du jugement en référé du Tribunal de première instance de Tunis.

Le lendemain, l’ATI a publié un communiqué où elle exprimait son respect pour la décision de la justice 5 mois après l’ouverture de tous les sites web décidée par « Ben a fui », entendez donc par là la décision de la justice de reprendre avec une époque pas lointaine qui encourageait la censure.

L’ATI a tenu à prévenir que la réactivation des filtres aura un effet négatif sur la qualité de service et donc de la navigation web et qu’il faudra du temps pour que çela soit effectif vu que les équipements de filtrage n’ont pas été mis à jour depuis le 14 janvier.

Le 15 juin, l’Agence Tunisienne de l’Internet publie un deuxième communiqué pour insister sur le besoin en temps et en délai afin d’exécuter la décision de la justice (affaire n° 2011/99325 en date du 26 mai 2011)

A travers sa conférence de presse, ses différents communiqués et son envie de s’expliquer en toute transparence, l’Agence Tunisienne d’Internet tente de redorer son blason et de se positionner en tant que réel et futur prestataire de services web neutre ; pour se détacher ainsi de cette mauvaise image de censeur imposé par le régime déchu.

Et si cette décision venait à se confirmer lors de la première séance en appel le 4 juillet 2011, on assistera alors à un précédent juridique et à un retour en arrière en ce qui concerne la communauté web qui a milité durant des années contre toute forme de censure.

Un nouveau rôle pour l’ATI ?

L’Agence Tunisienne de l’Internet a voulu rompre toute relation la liant avec le passé de Ammar404, elle s’est définie comme un Point d’échange Internet (IXP), et s’est fixé pour principale mission d’assurer le développement d’Internet en Tunisie en toute transparence, une décision félicitée très récemment par le critique Reporters Sans Frontières.

Le PDG de l’agence avait aussi exprimé le souhait d’un dialogue national pour constituer un code de l’Internet Responsable et Sécurisé, un ensemble de mesures qui serviraient à redorer l’image de cet acteur majeur des TIC en Tunisie.

Mais seulement voilà ce rôle est aujourd’hui menacé, voire impossible à réaliser, avec cette décision d’une justice « Indépendante ». La Cour d'appel doit examiner la question sur le fond à partir du 4 juillet prochain. La bataille pour la consolidation des droits individuels pour l’accès à l’information ne fait que commencer.

Que peut donc faire l’ATI pour garder le bon cap de ses ambitions, tout en respectant la souveraineté de la justice ? Quels rôles pourrait jouer la mobilisation des internautes, bloggeurs, cyber activistes et fervents défenseurs de la liberté ? Cette jeunesse qui a contribué à faire tomber un dictateur, criera-t-elle encore halte à la censure ? Nous sommes tous concernés !

Et comme disait Léonard de Vinci « Louer ou censurer ce que tu ne comprends pas peut causer préjudice ».


La révolution tunisienne atteint l'Espagne

La jeunesse espagnole est descendue le 15 mai dernier manifester dans la rue pour réclamer davantage de justice sociale et protester contre la hausse du chômage. La révolution tunisienne est presque passée par là.

Plusieurs milliers de personnes se sont organisés via les réseaux sociaux, pour s'indigner contre les réformes économiques instaurés par le gouvernement, et ce dans plus de cinquante villes à travers toute l’Espagne.

Un si-t in sous forme de campement à Madrid à la Puerta del Sol et un autre à la place Catalogne à Barcelone ont même été délogés par la force par la police espagnole. Ces jeunes voulaient y rester jusqu’au 22 mai prochain, date des élections municipales et régionales.






A Séville, des milliers de personnes se sont aussi données rendez vous



Les similitudes sont quand même là entre la protestation espagnole et le printemps arabe ou plutôt les révolutions qui ont commencées dans plusieurs pays arabes depuis le fameux 14 janvier tunisien, comme l’a souligné le journal El Mundo.

Certes, la violence dictatoriale du régime gouvernant n’existant pas, mais les revendications des jeunes, le rassemblement via Facebook (page fan "Spanishrevolution") et Twitter (à travers les «hashtags» #nonosvamos, #acampadasol, et #HoyVolvemos) et la non implication de syndicats bien présents en Europe, viennent donner le signe que le changement dans les protestations entamés un certain 14 janvier est entrain de se propager partout dans le monde.

Les jeunes prennent le pouvoir de protestation et de revendication, s'organisent à travers les réseaux sociaux et descendent dans la rue. Le scénario risque de se répéter pas mal de fois.

A qui le tour maintenant ? le Portugal ?






Opérateurs téléphoniques : à chacun ses soucis

Les trois opérateurs téléphoniques font actuellement parler d’eux d'une façon ou d'une autre. Si pour l’opérateur historique, la 3G est toujours retardé, les deux autres concurrents vont incessamment se lancer dans le marché des applications mobiles et sont dans la phase de promotion.


Tunisiana et Orange : Who’s The First ?

La course aux applications mobiles a déjà commencé avant même le lancement officiel des App Shop. En effet, du côté de Orange Tunisie on annonce via communiqué que l’Orange App Shop sera le premier accessible à partir du 31 mai, alors que Tunisiana via une source sûre, on revendique la primauté avec un lancement de l’App Store Tunisiana prévu pour le 24 mai prochain, précédé d’une conférence de presse le 19 mai.

Indépendamment de qui sera le premier à lancer son offre, le plus important sera de proposer une boutique et un service qui saura satisfaire des utilisateurs mobiles bien connaisseurs.

Wait and see ..

La 3G de Tunisie Telecom en otage

Avec toute cette série de grèves, sit-in, revendications politiques et chantage syndicale, pas facile à Tunisie Telecom de se permettre un moment de répit commercial et annoncer le lancement de son service 3G.

Prévu vers la mi Avril après une suite de tests sur le grand Tunis au mois de Mars, le service 3G se trouve pris en otage de la bêtise syndicaliste et d’une lutte de pouvoir sur fond de politique vicieuse.

Dure dure sera le réveil ..


Citroën Art Days avec Chakib Daoud et Seif Nechi

Aures auto, distributeur officiel de Citroën en Tunisie, organise un vernissage assez spécial. En effet, le "Art Days" consiste à faire une double exposition de voitures avec une sélection de photographies et de caricatures œuvres de Chakib Daoud (caricaturiste sur Mramdhen et Radio Express FM) Seif Nechi et son fameux Bakounawar, Lotfi Ben Sassi (dessinateur professionnel chez La Presse) Hamiddedine Bouali et Wassim Ghozlani (photographes) et plein d'autres artistes ..

Le vernissage aura lieu le 29 Avril au Showroom de Citroën aux Berges du Lac à partir de 19h.


Une belle façon à Citroën de promouvoir ses Picasso ..


Nabil Karoui répond aux polémiques

J'ai assisté hier au point de presse de Nabil Karoui au siège de sa chaine à l’avenue Mohamed V. Le directeur de Nessma TV a cherché à répondre aux multiples polémiques et attaques que subie sa chaine depuis quelques semaines.

Je vais essayer tout d’abord de relayer ce qui a été dit, surtout les clarifications de N. Karoui, pour donner ensuite mon point de vue.



D’une vocation Entertainment à une chaine de News

Le point de presse a commencé avec un bref retour sur ce qu’avait subi la chaine comme pressions et problèmes suite à l’émission du 30 décembre qui était voulue par l’ancien régime comme une contre attaque des chaines Al Jazeera et France 24.

Dans la continuité des événements et de la révolution, Nessma TV s’est vu contrainte en quelque sorte de passer d’une chaine Entertainment (interdiction de parler politique avant) à une chaîne de News.

Nabil Karoui a ensuite déclaré que la chaine allait reprendre petit à petit une grille moins informative et sera diffusé sur Hotbird et le réseau Orange Internet pour toucher une plus grande audience entre téléspectateurs et internautes. La chaine compte aussi récupérer, si le championnat de football reprend, la retransmission de quelques matchs de football.

Avec ce nouveau besoin de concilier entre rentrées d’argents publicitaires et nécessité de respecter sa vocation de chaîne maghrébine Entertainement & News ; Nessma TV se doit de revoir sa grille d’émissions et son positionnement médiatique.

Place maintenant aux polémiques..

Le Talk Show de Hillary Clinton

Première précision, les américains voulaient toucher un maximum d’audience maghrébine d’où leur choix de proposer ce Talk Show à Nessma. Chose que ne pouvait naturellement pas refuser Nabil Karoui, qui a aussi parlé de ce concept, inconnu pour le tunisien, et qui n’a rien à voir avec une conférence de presse classique ou avec un débat télévisuel.

USA ambassy voulait un plateau représentatif de la société civile et avait une liste de questions. Nessma TV n’a intervenue que pour « imposer » des questions qui ne concernaient que le Maghreb arabe.

Sofiene Chourabi a ensuite pris la parole pour exprimer son indignation suite à son exclusion, et celle de Emna Ben Jemaa et Ali Boulila, de ce Talk Show. Nabil Karoui a exprimé son étonnement face à cette tendance de victimisation lui rappelant au passage qu'il est passé sur Nessma TV lorsqu’il a été tabassé par les flics. Il a aussi rajouté qu’à sa connaissance, ce n’était pas Nessma qui les avait refusé.

Cactus Prod et l'abus de pouvoir

Nabil Karoui a tout simplement affirmé qu’il allait attaquer Cactus Prod en justice pour préjudice causé durant des années suite à son association avec les Trabelsi.

Cette concurrence déloyale était un manque à gagner énorme en termes de rentrées d’argents publicitaires, d’émissions avortées et même de factures salées à payer pour éviter une Vendetta.

Le bureau d’études « Sigma Conseil » n’a pas été épargné lui aussi. Le directeur de la chaîne a accusé Hassen Zargouni d’avoir traficoté pas mal de fois les résultats des sondages pour favoriser les émissions produites par Cactus.

Polémique avant/après régime

La déclaration de Nabil Karoui vantant les réalisations du régime de Ben Ali et qualifiant le président déchu de « notre père » a refait surface après le 14 janvier sur Youtube et Facebook.

Pour justifier cette « confession », Nabil Karoui a rappelé toutes les pressions exercées par Abdelwaheb Abdallah et qu’il fallait d’une façon ou d’une autre jouer à ce jeu là. Il a tenu à préciser que sa chaîne n’a jamais diffusé un discours benaliste et que ceux qui le mettent en cause avec virulence maintenant pour cette déclaration d’amour paternel auraient dû le critiquer avec la même force avant le 14.

Conspiration autour du gouvernement de transition ?

La nomination de Moez Sinaoui, Directeur de Communication à Nessma TV, en tant que chargé de la Communication auprès du Premier ministère M. Beji Caïd Essebsi, a été abordé aussi.

Nabil Karoui a rappelé que Moez Sinaoui aidera bénévolement dans l’amélioration de l’image de la Tunisie à l’international et qu’il sera aidé, bénévolement aussi, par Samia Cherif (ecomevent) Fatma Bel Haj Ali (Tunisiana) et Ons Gharbi (TAP)

Et pour comprendre ce choix, il faudra plutôt s’adresser au gouvernement de transition et poser la question à BCE.

Polémique sur le renvoi d’employés de Nessma TV

L’excuse présentée est principalement liée aux difficultés financières qui ont aussi touchées la chaîne et qu’il fallait réduire son effectif. Certaines personnes ayant subies ce licenciement économique avaient des contrats à durée déterminée.

Polémique liée à la laïcité

Le responsable de Nessma a profité de l’occasion pour parler de la ligne éditoriale de sa chaine qui se veut Maghrébine et ouverte à toutes les discussions. Pas d’exclusion donc et un reniement du fait qu’il chercherait à imposer les principes de la laïcité au sein de la société tunisienne.

Une rencontre est prévue avec Rached Ghannouchi alors que Abdel Fateh Mourou est passé hier sur le plateau de Nessma.

Pourquoi toutes ces polémiques ?

J’ai posé cette question et je n’ai pas eu de réponse, ou plutôt j’ai eu un sympathique « A votre avis ? ». Ce que je peux en conclure c’est que Nabil Karoui et toute son équipe ont sûrement une idée plus précise que cette réponse laconique mais qu’ils voulaient éviter de se lancer maintenant dans cette « guerre » qui pourrait et devrait à mon avis passer sur Facebook où la dictature des pages aux milliers de fans fait des dégâts. Qui est derrière tout ça ? Les ex-RCD qui ont déjà usés de cette tactique durant l’ancien régime ou les islamistes bien organisés virtuellement ?

Maintenant, quant au fait d’avoir été convaincu ou non par ses réponses, je reste partagé. Je dirais qu’en temps de crise et de changement révolutionnaire, la communication et le pouvoir de l’information est plus que jamais le nerf de la guerre. Et quand on voit la médiocrité dans laquelle se débat notre paysage audio-visuel trainant les séquelles de l’ancien système et l’incompétence de beaucoup, la chaîne a tout intérêt à se positionner et à profiter de ce vide médiatique.

Qu’elle le fasse en respectant ou pas la déontologie du métier, à travers un lobby ou en jouant sur sa force de communication, ça fait partie des règles du jeu. Un jeu nouveau que les tunisiens doivent apprendre à y jouer et il serait naïf de croire qu'un média de surcroit privé ne dira que la vérité. Il y a tellement d'enjeux derrière cette nouvelle donne auquelle il faudra s'adapter rapidement en agissant et en réfléchissant. Fini le temps de la consommation à la TV7

Et il est clair que le débat reste ouvert et l'affaire Nessma sera loin d'être terminée, au plus grand plaisir de .. Nessma TV




Twestival Tunis pour Rayhana : billets & dons sont en ligne !

Le Twestival est un événement mondial auquel prendra part la Tunisie pour la première fois le jeudi 24 mars. Sous le signe du #Tweet #Meet #Give ; des internautes se donneront rendez-vous pour soutenir une cause humanitaire.

Ça se passera à l'Acropolium de Carthage et sera célébré à travers une soirée caritative.
En effet, les fonds récoltés seront reversés à l'association Rayhana qui a pour vocation d'intégrer les chômeurs de la région dans la vie active et économique via un projet artistique.


Les billets sont en vente en ligne sur le site dédié au Tunis Twestival au prix symbolique de 10DT. Le concert verra la participation des Mounir Troudi, les Garby's, Asma Othmani, Anis Zgarni, Julien Annick et bien d'autres encore.

Les personnes qui ne pourront assister à cette soirée pourront aider de deux façons :

- En votant pour le logo de Tunis Twestival sur Facebook en cliquant sur "J'aime". Le logo le plus voté se verra attribué 1 000 $




- A travers des dons de 30, 50 ou 100 DT en ligne aussi



Pour suivre au quotidien les informations et l'avancement de l'événement :
Le site
La page Facebook
Le compte Twitter


Pourquoi un TEDx ?



Depuis des années déjà, la conférence TED « Technology, Entertainment et Design » aux Etats-Unis rassemble divers personnes reconnues dans leur domaine pour partager leurs idées avec le monde. On a vu ainsi défiler des personnalités comme Bill Gates, Jimmy Wales, Julian Assange ou Sergey Brin et Lawrence E. Page

La conférence TED définit sa mission comme « propagateur d'idées » à travers des présentations qui couvrent un large éventail de sujets allant de l’artistique à l’économique en passant par la politique ou le social.

Découvrez l’univers TED en quelques minutes à travers ce film







Pourquoi un TEDx ?

Lancées il y a un quart de siècle en Californie, les conférences TED ont fait des émules dans le monde entier grâce à Internet qui a su propager l'esprit religieusement optimiste des américains.

Face à son succès, TED a voulu permettre à la communauté élargie de ses fans de diffuser l’esprit TED autour du monde et inciter au partage des idées. Le programme TEDx a été créé en ce sens. Le x signifie qu’il s’agit d’événements qui sont organisés indépendamment tout en respectant un certain nombre de critères définis par TED.

Le TedxCarthage s'inscrit dans cet ordre d'idée.

Le Ted en Chiffres

  • 2 grandes conférences annuelles sur quatre jours, avec une soixantaine d'intervenants : TED en Californie en mars ; TEDGlobal au Royaume-Uni en juillet.
  • 6.000 dollars : le prix du billet pour la conférence TED en Californie.
  • Le prix du billet lors du dernier TEDx Paris 2011 était de l'ordre de 90 € ce qui n'a pas empêché de voir les 1 000 places s'écoulaient rapidement.
  • 18 minutes : la durée maximale d'un discours.
  • 850 vidéos d'interventions sont accessibles gratuitement sur Ted.com
  • 1.150 événements TEDx ont été organisés sous licence dans 90 pays depuis 2009.


Jazz à Carthage - Edition 2011

Le rendez-vous incontournable de la musique Jazz en Tunisie devrait vraisemblablement avoir lieu cette année.

En effet, Mourad Mathari l'organisateur de Jazz à Carthage by Tunisiana, vient de déclarer sur le groupe Facebook dédié à l'événement que la commission consultative composée du Ministère de la Culture, de l'Intérieur et de la Télécommunication a vivement encouragé la tenue de cette édition 2011.



L'édition 2011 de Jazz à Carthage n'est donc pas encore confirmée d'un point de vue financier mais a de grandes chances qu'on assiste au programme suivant :

Vendredi 8 avril Keziah Jones (Nigeria)
Samedi 9 avril Luz Casal (Espagne)
"Jazz Club" : Papa Joe / Noel McKoy (UK)
Dimanche 10 avril Frank Salis H3O (Suisse) & Noel McKoy (UK)
Mardi 12 avril Mariza (Portugal) & Nigel Kennedy (UK)
Mercredi 13 avril Fredrika Stahl (Suède) & Chick Corea (USA)
Jeudi 14 avril Hamleto Stamato (Brésil) & Marianne Faithfull (UK)
Vendredi 15 avril Triotonic (Autriche) & Cunnie Williams (USA)
Samedi 16 avril Vaya Con Dios (Belgique)
"Jazz Club" : Papa Joe / The Sherman Robertson band (USA)
Dimanche 17 avril Ben, L'Oncle Soul (France)

Mourad Mathari communiquera l'évolution des prochaines démarches d'ici une semaine, tout en espérant une issue concluante !

Update : Finalement, l'édition 2011 de Jazz à Carthage a été annulée. Voici le communiqué publié par Mourad Mathari

"Avec le retour à une activité normale, l'obtention des différentes autorisations et la reprise des activités culturelles encouragées par le ministre de la Culture, je m'apprêtais à annoncer et à mettre en ligne le programme de Jazz à Carthage (édition 2011).

Mais le sponsor, qui a pourtant accompagné la manifestation jusque là, et après avoir demandé le report, a souhaité revoir ses engagements et poser des conditions.
La préparation de cette 7ème édition se déroulait dans des conditions plus difficiles que celles des années précédentes et nous avions, malgré cela, conservé la confiance des artistes et des équipes techniques techniques qui se faisaient un plaisir de rendre hommage aux citoyens tunisiens.

J'ai donc, avec toute mon équipe, le regret de vous annoncer l'annulation de Jazz à Carthage pour cette année 2011.

Une décision qui me touche très profondément d'autant que nous étions heureux de participer à la relance de la vie culturelle et touristique du pays mais qui ne m'empêchera pas de continuer à célébrer le Jazz et à vous offrir des spectacles à la hauteur de vos attentes.

Nous souhaitons, malgré tout, continuer à croire en l'avenir de la scène culturelle du pays."


Du Sang, du Web et de la liberté

Article publié dans "Tunis Hebdo" du lundi 28 février

Pour faire une révolution, prenez un pays, mettez-le sous dictature pendant des années, réprimez-le et enlevez-lui sa dignité. Laissez-le ruminer sa colère, voir grandir en lui sa frustration et s'organiser jusqu'au jour où il explose, descend dans la rue et se confronte au régime pour réclamer sa liberté et surtout l'obtenir !

Et le web dans tout ça ? Il fallait bien un média indépendant, non contrôlable et dont la censure pouvait être déjouée pour faire circuler l'information, la bonne information, toucher le maximum de jeunes et les sensibiliser au besoin de parler et surtout les inciter à descendre dans la rue.

C'est ainsi qu'un vent de liberté souffle depuis le 14 Janvier sur la Tunisie et le 11 Février en Égypte, et se propage vers d'autres pays arabes notamment la Libye (article écrit le jeudi 24 février).

Pas besoin d’insister sur le fait qu’une révolution se fait au prix de sacrifices, de sang. C’est la rue qui commande, le Web est là pour aider. Mais voyons quel rôle ont joué ces nouveaux médias dans la mobilisation des foules et la transmission de l’information aux classiques médias internationaux.



Le Web pour s’exprimer

Comment faire pour sensibiliser un maximum de personnes sur ce qui se passe réellement dans la rue en temps de révolution ? Par quel média passer pour parler, diffuser des vidéos de la rue et propager rapidement l’information ?

Dans une dictature, il ne faut pas compter sur les médias audiovisuels à la solde du régime. L’internet devient naturellement « La » source d’information et le seul espace de « liberté ». La naissance du Web 2.0 et le boom des réseaux sociaux ont offert un moyen inespéré pour combattre sur la durée tout régime totalitaire qui ne croyait pas en la force du net.

Écrire, blogger, s’exprimer, commenter, se rencontrer, s’échanger virtuellement, partager des vidéos, s’organiser, etc. Le processus est simple dans son apparence mais complexe dans sa réalisation.

Facebook le catalyseur, Twitter le sensibilisateur

Écrire c’est bien, partager une vidéo c’est encore mieux. Si on prend le cas de la Tunisie, les sites de contenu ne sont pas très nombreux et n’avaient pas le droit de discuter politique du temps de Ben Ali. La censure faisait rage, le blogging était tout le temps muselé et les plates-formes de partage de vidéos disparaissaient l’une après l’autre.

Heureusement que Mark Zuckerberg a eu la bonne idée de lancer Facebook, de l’améliorer et de proposer de plus en plus de services pour voir l’internaute tunisien s’approprier ce joujou et en faire un relais médiatique en temps réel de ce qui se passait réellement dans les rues à Sidi Bouzid, Thala, Kasserine, etc . la suite on la connaît tous et d’un simple outil de partage de l’information, Facebook incite désormais les gens à descendre dans la rue pour protester.

En consultant les statistiques fournies par Socialbakers.com, on constate que durant la période allant du 17 décembre au 14 janvier près de 250 000 nouveaux comptes Facebook ont été crées par les Tunisiens ! Tout simplement énorme !

Twitter pour sa part a eu un rôle de sensibilisation à l’extérieur du pays. Malgré le nombre assez faible d’utilisateurs tunisiens, la mobilisation -140 caractères a pu alerter les médias internationaux sur ce qui se passait réellement à l’hôpital de Kasserine par exemple. Les web journalistes de France 24, Le Monde, Libération, Rue89, Al Jazeera,etc .. pour ne citer qu’eux, fignolaient leurs articles en consultant le hashtag #sidibouzid devenu rapidement Trending Topics dans le monde.

Le monde arabe se réveille !

Touchés par ce vent de folie, libérés de la peur, bon nombre de pays arabes ont emboité le pas.

Au soir du 11 février, l’Egypte comptait plus de 5 millions de comptes FB dont un bon million crée depuis le début de l’année ! En Libye, Facebook a été déterminant pour mettre à nu les crimes commis par le « fou furieux » envers son peuple. Fait notable, 15 000 nouveaux comptes ont été activés ces deux dernières semaines.

D’autres candidats se bousculent au portillon, le Yemen et ses 70 000 comptes de plus depuis le début de l’année, l’Algérie et le Maroc avec respectivement 200 000 et 500 000 nouveaux comptes les deux derniers mois et l’Arabie Saoudite avec 300 000 Facebookeurs de plus une semaine avant le retour du roi Abdallah et l’annonce de multiples mesures sociales !!

Mark Zuckerberg devrait sûrement rendre hommage aux Tunisiens pour ce formidable coup de pub gratuit. Investir symboliquement dans des locaux en Tunisie ne serait sûrement pas considéré comme de la cyberutopie.

Crédit photo : @GKaroui


Le Startup Weekend Tunis est en marche

La première édition du Startup Weekend tunisien débutera ce soir et se poursuivra jusqu'à dimanche 27 Février 2011.


L'idée est simple : monter, le temps d'un week end, une Startup à partir d'une idée et proposer le projet à un jury de 20 personnes qui aura à charge de juger.

150 personnes seront présentes, une dizaine d'idées startup et 54 heures pour départager tout ce beau monde !

Ouvert à tous, le statup week end réunit des étudiants, des développeurs, des designers, des experts en marketing, des juristes, des ingénieurs, des comptables, des investisseurs, des entrepreneurs, des Business Angels ou tout simplement des personnes qui ont envie de lancer leurs Startup.

Les bonnes adresses :
Site Web
Programme
Twitter
Facebook


Allez Boris, danse, Boris, danse !

D'après Libération.fr, Boris Boillon menace de poursuivre en justice toute personne qui utilise rait sa fameuse photo publié sur Copain d'avant et supprimé après sa conférence de presse raté .



Le nouvel (futur ex-) ambassadeur de France en Tunisie trébuche encore une fois et met dans l'embarras toute la diplomatie française affaiblie déjà par sa mauvaise gestion de la révolution tunisienne .. encore plus de la révolution arabe !

Qu'il me poursuive en justice alors. Moi entre temps, je vais pousser la chansonnette ..

Ce soir, chez Boris?
C'est Soirée Disco. Go, go, go! Chaud, Boris! !

Chez Boris, ce soir c'est soirée disco.
Chez Boris, ce soir : entrée 15 balles, gratuit pour les filles
Chez Boris, ce soir : boules à facettes, pantalons pattes d'ef.

Spotlights, c'est Soirée Disco!

Allez Boris, danse, Boris, danse!






Merci Le Lab TV pour l'inspiration ;)


A quoi joue Sarkozy ?!

J'ai l'impression que le gouvernement sarkozite actuel cherche coûte que coûte à se protéger de ses années de copinage avec la bande à Ben Ali. Il y a anguille sous roche !

L'affaire MAM, les tergiversations de Sarkozy et cette entrée en matière de Boris Boillon le nouvel ambassadeur français ne nous laissent pas indifférents.



Et puis il a quel âge Boris Boillon sachant qu'il a défendu l'intervention américaine en Irak, et qu'il doit faire face à une situation unique de libéralisation à tout les niveaux d'un pays coincé pendant des années dans une dictature justifiée justement par la France ..

La nomination précipitée de ce diplomate inexpérimenté (en poste en Irak que depuis 18 mois) est une grosse faute diplomatique pour un pays comme la France !

Il est clair que le président français Nicolas Sarkozy est entrain d'accumuler les erreurs et de mettre en danger les relations entre la France et la Tunisie.


Affaire Sodexo Tunisie

Il fallait pas attendre beaucoup de temps après le 14 Janvier pour constater que le sport national n'était plus le foot mais la chasse aux sorcières.. entre autres.

La première étape consistait à voler et saccager les luxueuses demeures des Trabelsi et Materi, la deuxième à faire virer à coup de pieds dans le cul des directeurs et autres responsables mauves, alors que la troisième était de récupérer son dû.


Cette dernière étape englobait aussi les sociétés qui avaient "acceptées" le clan et celles obligés de faire avec une concurrence déloyale. C'est ce qui s'est passé ces derniers jours avec le groupe Sodexo Tunisie qui a dû s'expliquer sur ses relations professionnelles avec la famille Mehrezi-Trabelsi après les protestations de ses concurrents Servimax, Joker et Bonus.

" Elle nous a poussé à vivoter "

C'est ce qu'avait déclaré Témime Lahzami, propriétaire de Bonus, sur les colonnes du journal Le Temps, affirmant aussi que la société en question profitait du pouvoir de Samira Trablesi pour récupérer les plus gros marchés sans passer par les appels d'offres.

Graves accusations en somme qui ont poussés Sodexo Tunisie à réagir rapidement à ce qu'ils appelaient une "campagne de dénigrement relatée par certains médias en Tunisie" à travers une conférence de presse, des interviews, des déclarations radios et même des actions sur les réseaux sociaux.

La multinationale détient 82,5% de sa filiale tunisienne

La première action était de donner une conférence de presse pour faire le point sur la question en présence du porte-parole de la multinationale M. Jean Dewailly et du Directeur Général de la filiale tunisienne M. Slim Ben Ammar.

Ce dernier a affirmé que Sodexo détient 82,5 % de Sodexo Tunisie et dispose ainsi du contrôle total sur son activité, la famille Mehrezi n'ayant que les 17,5 % restants et n’ayant jamais intervenu dans la gestion ou les conduits de la filiale Tunisienne du groupe. La meilleur des preuves qu’affiche aujourd’hui Sodexo c’est le maintient quasi intégral de ses clients et de son réseau de restaurants, qui bien sur n’ont pas été dupes et lui sont resté fidèles.

Ces parts seront probablement nationalisés ou rachetés par la société mère selon M. Dewailly

Les réseaux sociaux pour réagir instantanément

Facebook et Twitter permettent actuellement à la société Sodexo Tunisie d'interagir avec ses consommateurs et diffuser une information fiable. Et si pour le réseau favoris des tunisiens ça à l'air de bien fonctionner, ce n'est pas vraiment le cas pour le site de micro-blogging où les tweets se font timides.



Il est clair maintenant que le plus dure pour Sodexo Tunisie sera de poursuivre sa communication 2.0 efficacement... contrairement à ses concurrents.








Ghanouchi dégage #T5F

Faire de la politique en s'appropriant la révolution à travers un discours religieux démagogique à la mosquée Zitouna, lieu de culte historique !!! et non de propagande pour barbus qui se cachent derrière un discours et une stratégie de communication bien tracée.



Rached Ghanouchi #T5F !


Communication et réactivité

On ne s'y retrouve plus entre toutes ces rumeurs, fausses informations et avis pessimistes. Le gouvernement provisoire, l'armée et le peuple qui ne fait pas de grève illégitime s'en sortent plutôt bien au vu de l'héritage laissé.

On sait tous que l'information est le nerf de la guerre et qu'une bonne communication a toujours était importante, encore plus en temps de crise.

Ça passe ou ça casse

On l'a bien constaté avec l'intervention du Ministère de l'Intérieur M. Farhat Rajhi sur Hannibal TV qui a su rassurer beaucoup de monde quant à l'aspect sécuritaire et a évité de répondre à des questions bien importantes.

Nous avons eu un contre exemple avec le Ministre des Affaires étrangères sur Nessma TV qui a complètement raté son apparition et qui a provoqué l'incompréhension instantanée des internautes et la colère des gens le lendemain au ministère.




Réagir rapidement pour stopper les bêtises

Nous avons eu le "plaisir" cette semaine de regarder sur la TNT nos députés "débattre" librement pour la première fois depuis le départ de Ben Ali. Je passerai sur le niveau des discussions, la volonté des uns de se refaire une virginité et des autres de s'approprier cette révolution ..

Ce qui a attiré mon attention c'est les rumeurs qui ont circulé lundi quant aux décisions prises par la chambre parlementaire. Réaction immédiate de M.Yadh Ben Achour, président de la commission de Réforme politique, le lendemain au micro de Mosaique FM pour mettre les points sur les "i" et expliquer ce fameux projet de loi qui a été adopté concernant l’habilitation du Président de le République par intérim à prendre des décrets-lois.




Hypocrisie sans plomb

Une rumeur qui se propage via Facebook lundi soir et prend de l'envergure le lendemain matin. Résultat : de longues files d'attentes se constituent devant les stations de services pour faire le plein d'essence sans prendre la peine d'attendre une vérification ou une infirmation de cette information.

Au delà du besoin des tunisois et leurs attachements sans borne à leurs klaxons, on se demande comment une rumeur arrive à faire régir ainsi. Le co-voiturage, le Télé travail, les courses à pieds, etc .. sont des solutions parmi d'autre pour faire fasse à ces trois jours de grève annoncés. Et dire que pas loin de Tunis, des régions ont donnés de leur sang pour du travail et de la dignité.

Une rumeur qui s'est avérée fausse ..


Avancer pour ne pas reculer

Il est aisé de se rendre compte que la scène politique tunisienne bat de l’aile et frise le ridicule au vu des débats menés et de la qualité des réponses données par ces politiciens qui enchainent les interviews en tout genre.

Je ne les blâme pas au vu du système dans lequel on vivait et qui n'a donné aucune chance d'épanouissement ni même d'apprentissage de la politique, des idéologies et des tendances.

La politique est un exercice quotidien, de la lecture, des échanges et de l'expérience. Il est loin ce temps où au Campus universitaire s'enchaînaient les "prêcheurs" et où la vie estudiantine était impliquée, et qui donnait naissance aux futures politiciens partis ensuite faire des études et apprendre encore plus à l'étranger.

Le système instauré par Ben Ali a laissé un grand vide politique et a fait de l'incompétence enrichissante son credo. Il faudra se serrer les coudes et la ceinture pour construire sur des bases solides l'avenir du pays.

La politique n’est pas un jeu d’enfant

Qui peut faire de la politique maintenant ? Qui peut se targuer d'être un fin politicien qui puisse affronter et parler à une foule et la convaincre ? Qui n'a pas été touché ou n'a pas appartenu au RCD d'une façon ou d'une autre ?

Le système doit disparaitre certes, mais il ne faut pas aussi incriminer tout le monde au risque de sombrer dans un cercle vicieux qui ne se refermera jamais. Les vraies luttes commencent maintenant et au gouvernement de transition actuel de les concrétiser sur le terrain.


Au Ministre de l'Intérieur je lui demande par exemple de se justifier de son choix de désigner 19 gouverneurs RCDistes sur 25 ! et non pas me parler de déménager le Ministère de l'intérieur, c'est pas le plus urgent. Autant il a eu le mérite de calmer beaucoup de monde lors de ses deux apparitions, autant il s'est défilé dans ses réponses quand les questions devenaient sérieuses. Dissoudre le RCD doit être fait incessamment et rendre des comptes !

Aux autres je demanderais d'aller sur le terrain et aller affronter et parler les tunisiens de Sidi Bouzid, Kasserine, Kef, Gubeli, Gafsa, .. il faut aller sur le terrain et se comporter comme un homme politique, un tunisien, un Leader.

Sommes nous prêt à la liberté d'expression et à la démocratie ?

Non .. mais nous sommes prêt à apprendre et à avancer si on arrive à trouver une forme de réconciliation et de négociation avec le système qui a touché et a profité à pas mal de gens.

La médiocrité et l'incompétence qui ronge la plupart de nos médias audio visuelles et écrits n'aidant pas, il faudra du temps. La liberté d'expression est un dure apprentissage, et on assiste depuis le 14 janvier à un défoulement plus qu'à un échange.

La démocratie parfaite n'existe pas, celle adaptée oui.


La communication dans la politique tunisienne

Le dictateur est partie, un vide politique s'est tout naturellement installé. La révolution du peuple s'est faite par la rue et a été relayé via Facebook pour éclairer l'opinion publique sur ce qui se passait à Sidi Bouzid, Kasserine et d'autres régions du pays et faire descendre plus de personnes justement dans cette même rue. Twitter a pour sa part donné matière à écriture aux média étrangers et les a alerté.

Pourquoi je parle de tout ça maintenant ?

En fait, on l'aura tous constaté, cette révolution n'a pas vu naitre un vrai Leader et n'a pas été reprise en cours de route par une quelconque personne. Le peuple a décidé, le peuple a sacrifié de son sang et le peuple a eu gain de cause.

Passé cette période de troubles qu'on a tous vécu, les potentiels candidats ont commencés leurs campagnes présidentielles et/ou législatives, chacun à sa manière, sans qu'aucun d'eux - ou presque - ne l'ai annoncé d'une façon officielle. Mais ça c'est une tout autre histoire.

Et dans toute cette course au Palais, deux candidats sont sortis du lot mais avec des fortunes diverses.

Il s'est trop vite emballé !

Le premier c'est Moncef Marzouki, tout heureux de revenir au pays, a annoncé la couleur dès la fuite de Ben Ali, en enchainant les émissions télé et les interviews radio en France.



Une fois sur place, son premier réflexe était de se faire accueillir en héros national à l'aéroport par ses compères et de visiter le lendemain les régions de Sidi Bouzid, Kasserine et Gafsa si je ne me trompe pas. De retour à Tunis, place à Nessma TV, aux journaux et autres déclarations radios.

En jouant la carte du sentimentalisme et voulant se rapprocher des régions martyrisées alors que le tunisien n'avait pas encore séché ses larmes et était pris par la succession d'un trop plein d'événements, Moncef Marzouki s'est vu collé une étiquette de "profiteur" ou si vous voulez "ركوب علا الأحداث" et n'a donc pas vraiment marqué les esprits, alors que le mec, contrairement aux apparences, en a dans la tête.

Le fourbe efficace, le Realy Social Media

Le leader charismatique et historique du mouvement islamique non reconnu Enahdha est de retour en Tunisie après des années d'exil. Il s'est fait discret durant les événements post 17 décembre et s'est félicité de cette "indépendance" en n'omettant pas de remercier le peuple tunisien.



Rached Ghanouchi n'a pas cherché à s'approprier cette révolution mais plus à se refaire une virginité sur le dos du régime sanguinaire et policier du RCD. Il a compris qu'il fallait être modéré dans ses propos pour se frayer un chemin sans causer de dégâts dans l'opinion tunisienne d'un certain âge, celle qui se souvient des attentats des années 80.

Arrivé plusieurs jours après la 14 janvier, il a laissé la chaîne Al Jazeera et le Social Media avec de la publicité sur Facebook et une page fan officielle (plus de 50 000 fans déjà) s'occuper de la nouvelle image à proposer au jeune tunisien comme étant "penseur islamique et président du Mouvement islamique d’Ennahdha". On remarque rapidement la volonté de faire passer le discours d'un homme intellectuel qui prône la démocratie.

Ses deux dernières apparitions sur la Télévision Tunisienne Nationale et sur Nessma TV ainsi que son interview sur Express FM, allaient tous dans ce même sens.

Un profil bas pour commencer, une image à améliorer, un discours toujours bien rodé et une volonté affichée de ne pas se présenter aux élections présidentielles pour se concentrer sur les législatives et sur la reconstruction rapide de son mouvement.

La communication est tout un art que Ghannouchi et ses conseillers sont entrain de mener d'une façon professionnelle et réfléchie pour prendre des positions dans ce vide médiatico-politique. L'étape de l'instrumentalisation politique de la religion commencera prochainement.


Cherche Leader pour concrétiser la révolution

Les révolutions populaires se rejoignaient généralement dans le fait d’avoir un Leader stratège qui savait mener les troupes et négocier pour eux. Le peuple tunisien a manifesté et ramené la "liberté" au pays. Oui je balance les " " à liberté parce qu’on n’arrive plus à avancer.

Gouvernement de transition décrié à cause des membres du RCD, l’UGTT qui désormais fait de la politique mais on ne sait pas encore pour le compte de qui, des grèves qui se suivent et qui ne s’arrêteront pas de sitôt, des revendications par ci, des médias qui découvrent la liberté de participer à la « chasse aux sorcières » sans chercher à rester objectives, etc …

Et si je prends une pause un moment pour exprimer mon besoin actuel, je dirais qu’il est double :
- Revoir la constitution actuelle le plus rapidement possible pour lancer les prochaines élections et donner plus de légitimité et un cadre libre aux pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires.
- Relancer la machine économique libérée du pillage et de la corruption.

Mon souhait c’est d’arriver à des élections parlementaires avec une constitution revue au Karcher et une séparation des pouvoirs, sans implication aucune des intégristes religieux. Oui, je ne serai pas tolérant avec eux et je me fou de la démocratie qui peut engendrer le chaos car tout bonnement il n’y a pas de démocratie parfaite.

La solution pour voir l’UGTT et le RCD se mettre finalement d’accord avec des concessions ? patienter .. mais jusqu’à quand ?

Il n’est pas facile de faire confiance à des membres du RCD aussi technocrates et compétents qu’ils puissent être. D’un autre côté les membres de l’UGTT commencent par faire de la politique, après avoir fortement soutenu les manifestations anti zaba, pour s’approprier une partie de cette révolution alors qu’ils étaient conciliants avec l’ancien régime, Jrad en tête, et qu'ils affirment le contraire maintenant.

Le système politique précédent convenait à des centaines de personnes et d’institutions et influencé la pensée de pas mal d’autres. Il serait utopique d’en venir à bout en quelques semaines.

La révolution ou révolte du peuple tunisien a débuté et continue de perdurer sans leader ni assise idéologique. Elle se base sur la volonté, le sacrifice et l’exaspération. Ce qu’on peut craindre par contre c’est un réveil des clans et une lutte civile- pour ne pas utiliser l’expression « guerre civile » - comme vu actuellement entre pro et anti gouvernement, progressistes et intégristes, travailleurs et chômeurs, riches et pauvres, etc ..

Et si le gouvernement provisoire ne prend pas les bonnes décisions, qu’il n’y est pas concessions de la part de tout le monde, l’armée devra intervenir. Et même si le haut commandement de l’armée a maintes fois répétés qu’il ne voulait pas s’immiscer dans la vie politique, la pression de la rue et la pression internationale pourra le faire flancher au profit d’un Nom.

En demandant à des amis juristes si on pouvait revoir la constitution en moins de deux mois, on m’a certifié qu’on peut le faire sans problème. Ce n’est pas les compétences qui manquent dans le domaine.

Avec tout ce flou et ces contraintes, je ne vois pas d’autres solutions que de voir les membres RCD laissaient leurs places et proposer leurs aides. A charge au reste du gouvernement d’accepter ou non des les introduire dans leurs groupes de travail.

Mais qui pour remplacer Ghanouchi ?

Je vais terminer avec deux points. Économiquement on peut craindre le pire mais vu le pillage exercé durant des années, nous avons encore de bonnes réserves, mais faut pas abuser avec les manif', n'estce pas l'UGTT ? Même la pression que tenteraient d’effectuer nos voisins pour étouffer un mouvement qui les menace ne sera pas possible, preuve en est ce qui se passe avec l'Égypte et la réaction de Ghaddafi.

L’autre point est lié aux forces de l’ordre tiraillé en interne (entre pourri et victime du système) et en externe (la société n’arrive pas à leur faire confiance). Que faire ? une collaboration entre armée et police pour une levée totale du couvre feu ?

On n’est pas encore sorti de l’auberge ..


Quand la Tunisie se réveille



Ceci est un condensé de pensées et d'expériences des dernières semaines que j'ai pas pu organiser. Je les publie en vrac ..

Je suis encore fatigué par ce mois plein de rebondissements, de partage 2.0 avant et après son départ, de lecture, d'écrit, d'auto-censure, de tension, de stresse, de garde, de travail, de manif', de joie, de lacrymogènes, d'attente, de consommation d'informations, de paranoïa et de larmes.

J'ai jamais voté, ni même rouspété publiquement, pas pris mon courage entre mes deux mains. Cette fatalité et cette soumission si ancrée .. j'ai honte.

La révolution du peuple sur fond de réseaux sociaux vient donner un bon coup de fouet à une société qui a sombré petit à petit dans la médiocrité et la soumission. Cette prise de conscience on la doit à nos martyrs et aux personnes qui sont descendus dans les rues et qui ont milité depuis des années déjà.

Parler de Révolution du Jasmin est une façon des médias étrangers pour minimiser cette révolte du peuple pour ne pas donner de "mauvaises" idées à ceux qui les regardent. Le Jasmin inspire la gentillesse alors que le peuple fait toujours peur !

Cette révolution si elle aboutit à une démocratie propre à nous - eh oui faut pas se leurrer il n'y pas de démocratie parfaite mais de démocratie adapté - d'autres pays verront la lumière.

La chasse aux sorcières et aux rumeurs a été lancé mais la vérité finira par éclater.

Nous avons retrouvé notre patriotisme et notre amour propre. Et quand je pense qu'avec toute cette spoliation, ce vole, cette richesse dilapidé pendant des années, je me dis que nous sommes un pays riche et que les ressources ne manquent pas !

Les dégâts sont là et dépassent les pertes matérielles. Outre des personnes tués, d'autres se retrouvent au chômage ou ont perdu leurs commerces.

Le départ de cette mafia va donner plus de confiance aux investisseurs étrangers qui n'auront plus à payer une taxe ou à attendre une loi qui ne vient pas. Bien des secteurs seront libérés.

La censure du web a été enlevé en partie et les investissements publicitaires en ligne vont augmenter avec la diversification des canaux de communication et la multiplication des sites à thèmes variables. Plus de contenu en vue, plus d'argents et plus de travail.

Il faut que la politique suive maintenant pour que ce wagon du renouveau et de a liberté puisse aller loin parce que la Tunisie de 2015 se joue maintenant.

Nous avons besoin d'une séparation des pouvoirs à la plus haute sphère de l'état, d'une constitution retravaillé, des élections à tout les niveaux, d'une presse libre et de gens qui respectent la queue et les feux rouges.

Les autres dictateurs doivent sûrement avoir peur maintenant, les pays occidentaux aussi, pour leurs intérêts.

La lutte pour le pouvoir a déjà commencé, pourvu que la corruption ne reprenne pas.

Les informations se suivent et ne se ressemblent pas.

L'argent récupéré pourra à lui seul refaire naitre trois régions du bled.

Braves Martyrs, paix à vos âmes .. Mohamed Bouazzizi, on ne t'oubliera pas.
Armée du peuple, Merci.
Tunisiens libres, à nous de jouer !